Qu'est-ce que la courbe de la connaissance (effet Dunning-Kruger) ?
Avez-vous déjà entendu de la courbe de la connaissance ? Aussi connue sous le nom de course de l'apprentissage, ces deux phénomènes sont en fait liés à un effet psychologique très connu : l'effet Dunning-Kruger.
Il s'agit en fait d'un biais cognitif bien connu en psychologie qui explique pourquoi les personnes les moins compétences dans un domaine ont tendance à surestimer leurs capacités, pendant que celles qui sont les plus expérimentées sous-estiment leur expertise.
Plus communément, on représente cet effet par cette courbe :

Comme vous pouvez le voir, on remarque plusieurs étapes :
- Une phase d'incompétence illusoire ;
- Une phase de désespoir ;
- Une phase de compétence croissante.
Dans cet article, nous allons explorer ensemble tous les détails sur l'effet Dunning-Kruger, comment il influence la manière dont nous apprenons et percevons nos compétences, et pourquoi il est essentiel de la comprendre pour évoluer.
Les origines de l'effet Dunning-Kruger
C'est en 1999 que David Dunning et Justin Kruger développent leur étude sur ce biais psychologique. Selon cette dernière, les individus qui ont peu de compétences dans un domaine sont souvent incapables de reconnaître leur incompétence.
Ceci les conduits ensuite à surestimer leurs capacitiés et les amènent à une confiance trop excessive.
En d'autres termes, les personnes les moins qualifiées sont souvent les plus sûres d'elles, tandis que celles qui sont plus compétentes tendent à être plus critiques envers elles-mêmes. 😗
Ce phénomène est souvent résumé par une citation attribuée au philosophe Charles Darwin : "L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance que ne le fait la connaissance."
Les étapes de la courbe de la connaissance
Souvent représentée sous forme d'une courbe, comme nous l'avons vu dans l'introduction de cet article, ce biais est souvent marqué par trois étapes importantes.
La phase d'incompétence illusoire
Pour commencer, l'individu possède une confiance surévaluée au tout début : quand il commence à apprendre un sujet, il acquière quelques connaissances de base assez vite et pense qu'il maîtrise déjà son sujet. On l'appelle la phase d'illusion.
La confiance est à son plus haut niveau, tandis que la compétence réelle est encore très faible. Les individus ont l'impression d'avoir tout compris alors qu'ils ne maîtrisent qu'une infime partie du sujet.
Exemple : Imaginez un étudiant qui vient de commencer à apprendre la programmation. Après quelques formations, il sait coder des boucles simples et des conditions, et se sent pousser des ailes pour développer une application entière.
Il ignore encore la complexité des algorithmes et ses optimisations nécessaires pour rendre son site exploitable : c'est dans cette phase que tombent la plupart des personnes. 😉
La phase du désespoir
Ensuite, face aux preuves de son incompétences, l'individu passe dans une autre étape : l'étape de désillusion (également appelée étape de la perte de confiance ou encore du désespoir). En approfondissant son sujet, il réalise toute sa complexité.
C'est dans cette étape que la confiance chute brutalement. C'est également dans cette étape que la plupart des gens abandonnent, pensant qu'ils n'y arriveront jamais.
Exemple : L’étudiant en programmation commence à découvrir des concepts avancés comme les structures de données, les bases de données, et la programmation orientée objet. Il se sent dépassé et doute de ses capacités à vraiment maîtriser le sujet un jour.
La phase de croissance
Pour finir, il passe dans l'étape de compétence croissante : grâce à sa montée en force, il reprend petit à petit confiance en ses capacités.
À ce stade, les individus prennent conscience de ce qu'ils savent et de ce qu'ils ne savent pas, ce qui leur permet de mieux évaluer leurs compétences.
Exemple : Après des mois (ou des années 🥲) d'entraînement, l'étudiant en programmation devient capable de comprendre des concepts avancés et d'appliquer ses connaissances de manière efficace. Il est confiant, mais reste conscient qu'il y a toujours plus à apprendre.
Exemples sur l'effet Dunning-Kruger
En plus de notre exemple sur l'étudiant en programmation, essayons de voir d'autres situations de la vie de tous les jours dans lesquelles ce biais psychologique est très présent (peut-être même que vous l'avez déjà vécu).
Exemple 1 : Quand on apprend à conduire
Vous souvenez-vous de votre première heure de conduite ? Beaucoup n'ont même pas encore touché le volant qu'ils pensent savoir déjà conduire !
Evidemment, trente heures de conduite plus tard, beaucoup sont passés par toutes les phrases de l'effet Dunning-Kruger : allant de la confiance excessive, au désespoir et à l'envie d'abandonner en croyant n'être jamais capable de prendre un jour l'autoroute jusqu'à l'obtention du permis de conduire.
Exemple 2 : Quand on apprend une nouvelle langue
Ce n'est pas pour rien si les applications qui permettent d'apprendre à maîtriser une langue fleurissent et font tout pour que nous nous accrochons au début : parce que l'effet Dunning-Kruger est très présent.
Au début, une application bien réalisée peut donner l'impression que "c'est facile".
Il n'en est rien.
Ce n'est qu'après plusieurs leçons que la majorité des apprenants abandonnent face à l'immensité des connaissances à acquérir.
Enfin, c'est après des mois à s'accrocher qu'ils parviennent à parler couramment une langue tout en ayant connaissance des choses qu'ils ne connaissent pas.
Comment éviter l'effet Dunning-Kruger ?
Il n'est pas très facile d'éviter ce biais cognitif. En fait, l'essentiel est de rester humble et de continuer à apprendre activement (sans se laisser perturber).
De manière générale, nos apprenants parviennent à combattre cet effet par ces petites astuces :
- Soyez conscient de vos limites : acceptez que vous ne pouvez pas tout savoir et soyez prêt à écouter ceux qui ont plus d'expérience que vous ;
- Prenez du recul : assurez-vous de toujours tester et valider vos connaissances par des retours extérieurs (comme des mentors ou des experts) avant de vous croire pleinement compétent ;
- Adoptez une mentalité d'apprentissage continu : même les plus grands experts n'ont jamais fini d'apprendre. Il n'y a aucun moment où vous "saurez tout ce qu'il faut savoir".
Conclusion
L'effet Dunning-Kruger nous rappelle l'importance de l'humilité dans notre apprentissage de tous les jours.
Cette courbe de la connaissance, qui montre comment notre confiance varie en fonction de nos compétences réelles, est une excellente illustration du chemin que nous devons parcourir lorsque nous apprenons quelque chose de nouveau.
Prendre conscience de cet effet, reconnaître ses propres limites, et persévérer à travers les moments de doute est essentiel pour évoluer, que ce soit dans le domaine professionnel ou dans la vie quotidienne.
La prochaine fois que vous vous sentirez trop sûr de vous dans un domaine ou trop dépassé, souvenez-vous de la courbe Dunning-Kruger et continuez d'apprendre ! 😬